Nous vous avions quitté fin 2022, avant Noël … Que d’événements depuis !
Tout d’abord le retour de Mère Marie Placide, qui a été visiter nos sœurs d’Abu Gosh, et revient toute reposée de cette Terre Sainte.
Pour Noël, après déménagements et aménagements, nous pouvons inaugurer notre nouvelle hôtellerie, que mère prieure avait bénie le 17 décembre, pour le début des antiennes « O ».
Nos hôtes sont ravis de découvrir et « st Aubert » – méconnaissable – et la grange, avec ses chambres de plain pied.
Début janvier, nous avions notre retraite annuelle prêchée par le père Marc Silie, moine ermite de st Wandrille. Il nous a stimulées dans
« L’amour surnaturel » sans lequel notre vie fraternelle ne serait pas chrétienne ….
Sr Antoinette part aussitôt après pour l’abbaye d’En Calcat, où se tient une session nationale des hôteliers, sur le thème de l’écoute. Elle en rapporte des conférences à…écouter (sic), et de magnifiques photos de la cathédrale d’ Albi.
Et le 12 janvier, frère Patrick, prieur de Maylis, nous rencontre longuement, à la faveur de son passage à l’abbaye. Nous sommes très heureuses de l’entendre et d’avoir ainsi des nouvelles directes de sa communauté.
En principe, nos frères viennent chaque année chanter vêpres au monastère pour l’ouverture de la semaine de prière pour l’Unité … mais ce 18 janvier, une petite tempête de neige s’abat brutalement sur la région : leurs voitures n’arrivent pas à sortir du village !
Effectivement, nous voyons une longue file de camions sur la RN : la circulation est tellement bloquée que les deux personnes arrivées en avance pour les vêpres …. resteront sagement coucher dans notre hôtellerie !
Le 29, Mère Marie-Placide a 80 ans : nous la fêtons d’abord entre nous, avec
une rétrospective de ses … 28 ans de priorat, tout de même !
puis nous invitons nos frères à partager gâteau – avec son indispensable crème Chantilly ! –et champagne.
Le 8 février, notre doyenne, sœur Jeanne-Marie atteint 90 ans.
Elle aime tant les animaux que nous la fêtons avec quelques fables de la Fontaine. Mère Marie- Placide, corbeau imperturbable, perché dans son arbre, nous fait plier de rire !
Le début de l’année avait cependant été marqué par l’aggravation du cancer de sœur Irène Marie, notre iconographe.
Elle nous a édifiées par son abandon paisible, vivant avec confiance la prière de Charles de Foucauld : « Mon Père, je m’abandonne à Toi » ; merveilleux témoignage, qui nous a énormément stimulées, chacune, dans notre vie de foi.
Ses deux frères ont pu venir aux obsèques, avec quelques neveux, ainsi que de nombreux voisins et amis de la communauté, dont la présence a touché sa famille.
[spiderpowa-pdf src= »https://www.monasteresaintefrancoise.com/wp-content/uploads/2023/06/Faire-part-de-décès-de-Sr-Irène-Marie.pdf »]-> Faire part de décès de Sr Irène Marie
Le 10, pour Sainte Scholastique, nous recevons nos frères comme de coutume : nous chantons vêpres en alternant les antiennes latines, puis dinons ensemble salle de communauté. La soirée se termine par les complies à l’oratoire.
Le mardi gras, notre Evêque nous fait la joie de venir au monastère présider notre Eucharistie, déjeuner avec nous et nous rencontrer. Il confie le Diocèse à notre prière, car lui même donnera sa démission en mai, atteignant l’âge de 75 ans
Pour le Carême, Mère Prieure distribue à chacune un livre sur la Règle de st Benoit, dans le but de nous aider à nous recentrer, toutes ensemble, sur notre « propos » monastique.
Fin mars, après la visite du Père Berjonneau, nous avons celle du Père Le Cam, vicaire général, puis du Père Diouf, nouveau curé de Brionne dont nous faisons la connaissance.
Le 4 avril, sœur Marie-Bénédicte s’envole pour Abu Gosh :
elle est notre cadeau pour les 70 ans de Mère Marie Baptiste,
la prieure, qu’elle avait connue à Paris avant d’entrer au monastère : elles en sont aussi heureuses l’une que l’autre.
Et sœur Marie-Bénédicte qui a charge et de la ciergerie et du chœur bénéficie d’un repos bien mérité, et d’un temps de retraite privilégié qu’elle apprécie.
La liturgie pascale est « céleste », rehaussée par la participation de Jan et Susanne, nos deux amis musiciens allemands qui tiennent l’orgue, et chantent parfois une cantate, avec grand recueillement.
Et, sitôt la Résurrection, ce sont nos amis anglais qui nous font la joie de retrouver le chemin du Bec après ce long Covid : Canon Tim Naish et son épouse, un groupe de choristes étudiants à Cambridge, qui rehaussent superbement notre liturgie, puis Richard et Jennifer Llewellin, nos si fidèles amis de Cantorbéry. [spiderpowa-pdf src= »https://www.monasteresaintefrancoise.com/wp-content/uploads/2023/06/Chorale-anglaise-de-Cambridge.pdf »]Chorale anglaise de Cambridge
La variété de nos hôtes nous ravit :
oui, le Seigneur est à l’œuvre dans les coeurs !
Tous découvrent avec émerveillement la maison st Aubert et la Grange, leur silence, et leur « environnement verdoyant exceptionnel », comme nous l’écrivions à Noël
Pour l’anniversaire de l’incendie de Notre Dame, nous regardons le magnifique DVD
« Notre Dame brûle »
qui nous a été offert ; et nous lisons ensuite au réfectoire
« La nuit de Notre Dame par ceux qui l’ont sauvée »
un superbe hommage aux pompiers de Paris, à ce « corps » dont la compétence, le courage et la confiance mutuelle ont permis ce sauvetage inespéré, sans perte humaine….
Belle leçon, si stimulante, pour notre « corps » monastique !
Nous reprenons les leçons de chant, poursuivons la lecture de saint Jean avec le pasteur de Bonnechose, et entendons à nouveau Mme Gazeau avec grand intérêt, cette fois sur
« la réforme de l’Eglise au Moyen Age ».
Et nous bénéficions d’échos directs de la
« commission de fin de vie »
par deux des participants ; nous écoutons ensuite au réfectoire les interventions des représentants des cultes sur cette question grave qui habite notre prière.
Le livre de D Hervieu-Léger : « vers l’implosion » nous fait également réfléchir. Sociologue son analyse de l’Eglise en France n’est pas gaie, mais elle reconnait aux monastères un espace et un rôle très stimulants, de par leur existence même, et les derniers chapitres sont bien encourageants pour les moniales que nous sommes, ou … essayons de devenir, tant cela requiert de conversion quotidienne !
La bonne nouvelle, au moment de la rédaction de cette chronique, est qu’un « compromis de vente » est signé pour l’ancienne hôtellerie, de l’autre côté de la route Nationale : un gros souci de moins, à tous points de vue !
Merci Seigneur !